L.es doux rayons du soleil transperçaient la tanière des guerriers. Plume de Paon se réveilla. Elle ouvra ses beaux yeux bleus glaciales, et les referma aussitôt, éblouie par cette forte lumière, qui l'aveuglait. Après quelques minutes de somnolence, Plume de Paon réussit enfin à se réveiller et surtout, à se lever. L'entraînement d'hier avec son apprentie, Nuage de Jasmin lui avait donnée des courbatures. La jeune guerrière s'assit devant sa tanière, puis, ferma les yeux, profita des premiers rayons du soleil de l'été. En effet, il faisait beaucoup plus chaud. D’ailleurs, cela faisait une bonne semaine qu’il n’avait pas plut. Ceci inquiéta la jeune chatte. La Rivière pouvait se retrouver bientôt asséchée, et il n’y aurait plus de poissons.

Plume de Paon sentit un petit groupe de chats s'approcher d'elle, elle ne les salua même pas. Ensuite, elle prit avec soin, un lapin de garenne, fraîchement chassé. Elle le mangea en deux trois coups de dents. Puis, quitta le camp sans même savoir pourquoi. En quelques dizaines de minutes, elle quitta le territoire. Plume de Paon décida de faire une pause pour se reposer. Au loin, elle observait une silhouette qui rentrait dans un nid de bipède. La chatte crut voir un chat sauvage. Choquée, elle décida de se rendre sur les lieux.

L.e chat noir et blanche fut surpris de me voir. Il me regarda et me salua gentiment :

« Bonjour. »

Je ne lui répondis pas, méfiante. J’observai le nid de bipède de haut en bas. C’était la première fois que je rentrais là dedans, et je constatai – par rapport aux autres nids qui bordent la rivière – qu’il était très mal entretenu, il y avait un trou dans le toit.
Le félin s’avança de deux pas. Ses gestes me sortirent de mes pensées. Il attendait que je lui réponde, mais il était hors de question que je sympathise avec un chat qui viole le code du guerrier.

« Que fais tu ici ? » lui demandai-je d’un ton agressif.

En quelques minutes, le vent s’était levé et fouettait les branches d’arbre. De gros nuages noirs couvrirent le ciel et des gouttes d’eau lourdes commencèrent à tomber ; un orage se préparait…

Le guérisseur lui ria au nez, comme un vétéran vicieux qui se moquait d'un pauvre apprenti. Il ne laissait pas faire, et il dit:

- Nous ne sommes probablement pas assez bien pour le merveilleux clan de la rivière !

Puis, encore une foie, il prit ce rire diabolique qui ne collait pas du tout avec le personnage. Ce matou au pelage noir et blanc était le guérisseur du clan du Vent, c'est à dire, quelqu'un qui ne faisait pas la guerre, mais qui soignait les malades et les blessés. Mais il est vrai que la chatte l'avait bien cherché. Il l'avait salué d'un ton calme, presque amicale, et Plume de Paon l'avait envoyé balader. La chatte ne répondit pas et marmonna dans ses moustaches. Elle le fixait, droit dans les yeux, d'un air de défi. Le guérisseur faisait de même, concentré, près à se battre s'il le fallait. Puis, Plume de Paon détourna son regard et s'enfonça un peu plus dans ce vieux nid de bipède abandonné. Dans un coin de la ferme en ruine, le sol était tapissé de foin et de paille. La jeune guerrière se roula en boule tout en attendant la fin de l'orage. Puis, elle marmonna d'une voix à peine audible:

-Et tu ne m'approches pas.