Aujourd’hui, il ne fait pas très beau, d’épais nuages recouvrent le ciel et plombent la forêt de Cerfblanc dans une étrange obscurité. C’est une ambiance calme, mais mystérieuse, il ne fait ni chaud, ni froid, et il ne vente pas. Les félins vaquent à leurs occupations, et moi je traîne devant ma tanière, je m’ennuie. Je sens mes pattes s’engourdirent, je n’aime pas ça, mais j’ai la flemme de me lever. Courage. Je me lève péniblement, je m’étire et je fais le tour du camp. Soudain, un félin m’interpelle, sa bouche remplie de proies. Il essaye de me dire quelque chose, j’ai dû mal à comprendre, mais je sais qu’il faut que j’aille à la frontière du clan du Vent, j’obéis.
Je marche seul en direction du petit étang qui borde les territoires libres. C’est étrange aujourd’hui, il n’y a pas un bruit. Ce silence assourdissant me déprime.
Quelques minutes plus tard, je suis arrivé au petit étang. A priori, je n’ai pas le droit d’y pénétrer, mais c’était un ordre d’un vétéran, donc j’obéis. Je sens son odeur, mais aussi celle d’une proie fraîchement tuée et enterrée dans le sol, il y a un petit lapin à la queue blanche, et une jeune grive trop maigre à mon goût. C’est bon, j’ai compris ce qu’il me demandait, il rentrait de chasse et je dois lui rapporter le reste. Je pousse délicatement les feuilles mortes, quand soudain, j’entends une voix. Vite, il faut se cacher ! Mais où aller ? Paniquer, je recule et je tombe dans l’étang. J’essaye de me débattre, mais je n’arrive pas à remonter à la surface. Ma vue est toute floue, l’eau me pique les yeux, je n’arrive pas à respirer, je panique…